- - Allo. Je suis à Bali.
- - Je vais bien. Excuse-moi je ne
donne pas beaucoup de nouvelles. Je manque de temps.
- - Fâche toi pas, je sais que tu as
les deux pieds dans la slush et que
tu travailles 70 heures semaine et que le plus jeune a la picote.
- - Prend le temps de lire le dernier
post de Maryse, elle excelle dans l’art de résumer notre voyage. Moi je me
contente d’écrire des affaires, des choses pis des patentes.
MES
AMIS LES BALINAIS

« Agression ! » parce que les
Australiens étaient trop pressés d’aller se torcher la face (comme eux seuls peuvent
le faire).
« Agression ! » parce que la
personne sensée nous emmener à l’hôtel n’était pas là.
« Agression ! »
parce qu’on se faisait demander cent trente quatorze fois si on voulait un
taxi.
Mais toutes ces « Agressions ! »
ne durent qu’un temps, car il y a toujours solution à tout. Le chauffeur est finalement
arrivé, nous a conduit à l l’hôtel et dix minutes après on avait le cul dans la piscine.
Fini « Agression ! ».
Me retrouvant dans le Sud-Est asiatique pour
la première fois depuis 2008. Je me suis surpris moi-même à retrouver
rapidement mes réflexes de voyageur. J’oserais dire des réflexes Josh
Georges : défensif, méfiant et alerte aux attaques adverses. Lors de notre
séjour au Vietnam (surtout là) nous avions appris à ne pas trop ouvrir notre
jeu aux locaux qui nous abordaient dans la rue, car bien souvent leur mise en
scène malhabile était construite dans le but de nous soutirer quelques petits
sous. On s’habitue, mais on devient rapidement irrité et pas fin fin. Et je
n’aime pas ça être pas fin fin. J’aime mieux être fin. C’est simple.
Tout ça pour dire que j’ai retrouvé mes
instincts Josh Georges assez rapidement. J’étais aux aguets, mais heureusement
ça n’a pas duré trop longtemps. J’ai pu retrouver rapidement mon style de ligues
mineures et apprécier ce peuple à sa juste valeur. On dit que Paris, ce n’est pas la France….et
bien Bali ce n’est pas le Vietnam (un peu boiteux comme référence, je l’accorde !).

Bref, j’aime le balinais. Ils sont francs et
authentiques comme la Labatt 50 et ça me rassure. Je pense qu’il pourrait
facilement profiter davantage du système. Je suis convaincu que si du jour au
lendemain les prix augmentent de 25%, l’impact sur le tourisme sera minime. En
fait, ils se foutent peut-être de notre gueule, mais ils le font avec le
sourire. On y voit que du feu !
Le voyage que nous faisons présentement c’est
l’occasion d’une vie et je me fais un devoir de me le rappeler en me réveillant
le matin (après quoi je me dis qu’il est trop tôt et je me recouche…ha !).
C’est aussi une période de ma jeune vie de trentenaire qui me permet de
décrocher totalement et de faire des constats. En fait, le voyage se déroule
tellement à cent mille à l’heure que les constats se font rares pour l’instant.
À part peut-être UN qui me saute aux yeux à chaque jour : « Crisse
que je vieillis ! ». Je pense qu’inconsciemment je pensais reprendre
là où j’avais laissé en 2008 lors de mon voyage en Thaïlande et au Vietnam. Euh
wake up champion, ça fait 6 ans et depuis
ce temps-là tu as toujours mal dans le cou, aux genoux, aux pieds et tu pèses
au moins 15 livres de plus. C’est fou
comme je me découvre des nouveaux bobos à chaque jour et que – je dois
l’admettre – je me paie des plus belles chambres d’hôtel juste pour être
certain d’avoir un lit moindrement confortable pour mon pauvre dos endolori.
Ok, les massages balinais coûtent en moyenne 7$, mais mon dos est comme de la
couenne et je n’y vois aucun effet bénéfique à partir du moment où je me lève
de la table de massage…complétement nu…euh…
Tu sens aussi que tu vieillis quand tu
t’aperçois (sans l’aide de ta blonde) que tu t’en viens impatient comme ton
père (désolé papa…je t’aime quand même). Bâtard que c’est compliqué de voyager
des fois et les étapes essentielles deviennent parfois une corvée. Il y a des
jours où je voudrais que les hôtels et les transports se réservent tous seuls.
Ou avoir mon concierge privé et que je n’ai pas besoin de le payer. Un
concierge bénévole...oh que oui ! Pendant ce temps là, je boirais une
petite Bintang sur la plage et je regarderais les Américains bedonnants en
train de pogner de vilains coups de soleil. Bon je sais, telle chose n’existe
pas… à part les Américains bedonnants évidemment.
Tu sens que tu vieillis quand le moindre petit
bobo te donne envie de retourner à la maison. En arrivant à Bali, nous avons la
chance d’attraper un genre de virus qu’on appelle à raison le Bali Belly. C’est Unbalibellyvable comme ça te
détruit la vie. Les gens qui ont passé par là le savent, c’est très peu
plaisant d’être confiné dans une toilette peu invitante parce que tu ne sais
pas par quel bout ça va sortir. Bref, tu
t’ennuis de ta mère et tu essaies de t’imaginer en train de vomir dans une
toilette en or (il ne faut surtout pas pensé à la poutine que tu n’as pas mangé
depuis 5 mois, oh que non).
- - Bon j’arrête de me plaindre.
- - Excuse- moi je dois te laisser, je
dois aller nager avec les tortues de mer.
- - C’est fou comme on oublie vite nos
petits problèmes. Bisoux